CAP21 : la voie responsable de l'écologie politique

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CAP21 est un mouvement écologiste présidé par Corinne Lepage, députée européenne, vice-présidente de la commission environnement.
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Le bureau régional

5 févr. 2011

Au cours d'une longue émission sur Public Sénat, Corinne Lepage répond clairement sur le positionnement de CAP21

Le 21 janvier dernier, Corinne Lepage participait à une émission sur Public Sénat.
La vidéo de l'émission (45 min) est visible en ligne.
Si vous n'avez pas 45 min pour regarder cette vidéo, voilà comment Corinne Lepage a répondu aux très nombreuses questions des deux journalistes sur le positionnement politique de CAP21.

Emmanuel Kessler (EK) – Alors, on vous a qualifiée d'écologiste de droite, un terme que vous récusez puisque votre positionnement politique aujourd'hui ce serait plutôt le centre, d'ailleurs vous avez contribué à créer le MoDem avec François Bayrou, vous l'avez quitté pendant les régionales en 2010 en faisant des alliances avec Europe Ecologie. Aujourd'hui vous êtes députée européenne, première Vice-Présidente au Parlement Européen à Strasbourg de la Commission Santé & Environnement, et présidente de votre mouvement politique CAP21. Votre coeur balance, de quel côté êtes-vous en ce moment, plutôt Borloo ou plutôt Verts ?
Corinne Lepage (CL) – Je ne pose pas le problème comme ça. Notre pays rencontre aujourd'hui des difficultés absolument considérables, tous les pays européens en ont, parce que le monde est en train de basculer, mais nous un peu plus que les autres, parce qu'aux difficultés économiques et sociales s'ajoutent des difficultés dans l'ordre politique et démocratique. Mon souci, c'est qu'est-ce qu'on peut faire, de manière active, à la fois tout de suite et pour préparer la suite. Donc moi je suis complètement dans quelle est la meilleure réponse pour nos concitoyens. Je ne pense pas que Nicolas Sarkozy soit une bonne réponse, je le dis très clairement.

EK – Donc en gros vous ne le soutiendrez pas au premier tour de 2012 ?
CL – Non, ni au second.

EK – Ni au second ?
CL – Oh, probablement pas… ou alors si, évidemment, si c'était Marine Le Pen, la question ne se poserait pas, mais enfin, j'ose espérer qu'on n'aille pas dans des extrémités de ce genre…

Aude Moracchini (AM)– La politique fonctionnant quand même malgré tout par étiquettes, plutôt Europe Ecologie, plutôt centriste, plutôt Borloo ?
CL – Plutôt CAP21 ! Très clairement, très ouverte pour aller travailler avec d'autres…

AM – Est-ce que ça veut dire que vous vous présenteriez à l'élection présidentielle, comme vous l'aviez fait en 2002 ?
CL – Ça ne veut pas dire ça nécessairement, ça veut dire que je regarde ce qui se passe en ce moment… C'est vrai que l'écologie politique a besoin d'être repensée complètement, on ne peut plus penser l'écologie politique comme on l'a pensée à la fin du XXème siècle, mais la crise…

AM – Qui l'incarne le mieux d'après vous aujourd'hui ?
CL – Bah, je pense que c'est Daniel Cohn-Bendit… Très franchement, je le dis…

AMi – Donc Europe Ecologie…
CL – Oui, enfin, oui et non, parce que vous savez comme moi que Dany a pris beaucoup de recul par rapport à Europe Ecologie Les Verts et surtout par rapport à la faction Verte d'Europe Ecologie Les Verts. Je pense que c'est lui qui aujourd'hui en France représenterait le mieux cette tendance parce qu'il y a chez lui précisément cette ouverture, ce pragmatisme, cette absence de dogmatisme qui caractérise Les Verts.

EK – Est-ce qu'il sera bien représenté si Eva Joly est la candidate d'Europe Ecologie Les Verts pour la présidentielle ?
CL – Ça c'est le choix que fera Europe Ecologie Les Verts…

EK – Non mais vous dites que vous êtes proches de Cohn-Bendit, qu'est-ce que vous en pensez ?
CL – Oui mais ce n'est pas du tout la même chose, Dany a une légitimité… Je pense que, de très loin, c'est lui qui serait le meilleur candidat. Il n'y va pas, eh bien écoutez, à ce moment-là, nous verrons nous CAP21 comment nous nous décidons et je verrai moi-même comment je me décide.

AM - Est-ce que vous seriez prête à soutenir Jean-Louis Borloo comme vous l'avez fait avec François Bayrou en 2007 ?
CL – Je ne suis pas favorable à un deuxième mandat de Nicolas Sarkozy. Si l'on arrivait à créer ce que j'appelle de mes voeux depuis très longtemps, c'est-à-dire une grande famille écolo-démocrate, dans laquelle on aurait les Radicaux de Gauche, les Valoisiens, nous-mêmes, peut-être un certain nombre d'autres personnes qui seraient intéressées, des gaullistes sociaux qui seraient intéressés par cela…

AM – Les centristes ont déjà du mal à se rassembler, Les Verts ont du mal à se rassembler, vous pensez qu'on peut comme ça faire une famille élargie…
CL – Mais écoutez, je crois qu'il faut essayer de moderniser un peu la vie hein, on peut rester, je ne sais pas moi, dans les formules du XXème siècle jusqu'au XXIIIème siècle, on peut aussi considérer qu'il faut évoluer… Quels sont les grands enjeux d'aujourd'hui ? Le XXIème siècle c'est quoi ? Les grands enjeux du XXIème siècle c'est comment on change notre modèle économique pour nous adapter aux nouveaux enjeux…

Emmanuel Kessler (EK)– Ça c'est ce que disait Jean-Louis Borloo, ce qu'il disait comme Ministre du Développement Durable…
CL – Et je partage totalement ce point de vue. C'est aussi trouver un modèle démocratique qui corresponde à ce qu'est devenue la société, y compris les problèmes d'internet, la transparence, mettre un terme aux systèmes de conflits d'intérêts et autres qui gangrènent complètement la vie républicaine… C'est tout cela, les sujets. Comment on fait pour se mettre ensemble et faire tout cela ?

EK– On a l'impression que vous pensez (et c'est pour ça que vous ne voulez pas vous rallier ou affirmer une proximité avec Jean-Louis Borloo) qu'au fond c'est une candidature qui serait pilotée en sous-main par Nicolas Sarkozy, en vue de rallier un certain camp centriste au deuxième tour, c'est ça que vous voulez dire ?
CL – Je n'en sais rien…

EK – Parce que je vois que sur le fond vous n'êtes pas très loin de ce qu'il raconte…
CL – Non, bien sûr, c'est vrai, mais ce que dit Daniel Cohn-Bendit n'est pas très loin de ça non plus, donc en fait on sent bien qu'il y a une identité de pensée dans ce que j'appelle le rassemblement écolo-démocrate…

AM – Il a été un bon Ministre de l'Ecologie selon vous Jean-Louis Borloo ?
CL – Je crois qu'il a fait le maximum de ce qu'il pouvait faire avec un Premier Ministre qui franchement n'a pas vraiment la fibre verte et un Président de la République qui a été à géométrie variable, voilà ce que je peux dire. Le Grenelle c'est quand même quelque chose de formidable et c'est lui qui l'a fait ; bon, les résultats ne sont pas tout à fait à la hauteur des espérances, mais je ne pense pas qu'on puisse en totalité le lui imputer… Voilà, donc, vous voyez, ce n'est pas que je ne veux pas répondre, c'est que je n'ai pas les éléments de réponse… Si c'est pour être un allié fidèle de l'UMP, très franchement, moi ça ne m'intéresse pas du tout…

AM – Il a raison de quitter l'UMP ?
CL – Oh bah ça c'est son choix, moi je n'ai pas à me prononcer là-dessus, c'est son choix, mais si c'est pour rester un allié fidèle de l'UMP, non… Par contre, si c'est pour créer quelque chose de vraiment nouveau, qui puisse être cet élément dynamique et fédérateur, avec un PS qui cherche ses idées et qui cherche son candidat, et une UMP qui est de plus en plus tentée par un rapprochement avec un FN light, parce qu'il y a quand même un tiers…

EK – On sait qu'il y a ce risque aujourd'hui…
CL – Bah oui… Donc, là je pense qu'il y a vraiment quelque chose d'intéressant. Mais il faut qu'il y ait les Radicaux de Gauche là-dedans, de manière à ce qu'il y ait vraiment la rupture avec l'UMP et que là-dessus les gens n'aient absolument aucun doute. Si ça, ça devait se mettre en place, alors je pense que ça rebattrait complètement les cartes. Mais enfin, pour le moment on n'y est pas…

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