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Le bureau régional

7 nov. 2010

Il est temps que le président de Vannes Agglo se montre responsable sur le projet de PNR du Golfe du Morbihan

Le projet de Parc naturel régional (PNR) du Golfe du Morbihan est porté depuis 1999 par le Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Golfe du Morbihan (SIAGM). Après bien des péripéties, onze ans plus tard, le SIAGM a adopté la 3e version de la charte du projet de PNR. En 2010, la Région Bretagne a adopté à l’unanimité cette charte et pris la décision de la soumettre à enquête publique. Lors de cette enquête, 90% des avis déposés ont été positifs. L’enquête publique a alors émis un avis très largement positif assorti de quelques questions. Le SIAGM a finalement rédigé une 4e version de la charte qui répond aux questions formulées par le commissaire enquêteur.
Il reste désormais, dans les quatre prochains mois, aux communes et aux communautés du territoire, à adopter ou pas la version finale de la charte.
Après onze années de réflexion et de procédure, le temps n’est plus à modifier la charte, à émettre des réserves ou à réclamer une plus forte représentation de Vannes Agglo dans l’organe de gouvernance du parc. Il convient désormais, de se prononcer clairement, par OUI ou par NON, sur le projet de PNR du Golfe du Morbihan.
La population, elle, a bien intégré ce projet et le soutient à une très forte majorité comme le montre un sondage effectué en 2008 où 75% des sondés étaient favorables à la création du PNR.
Dans ce contexte, la position du président de Vannes Agglo est assez incompréhensible. Alors qu’il a si peu contribué, tout au long de la procédure, à l’élaboration de la charte et que ni Vannes Agglo, ni la ville de Vannes n’ont traité du projet dans leur conseil respectif, il se réveille et réclame, mais trop tard, des modifications substantielles sur la version finale de la charte.
Ainsi, après avoir adopté la politique de la chaise vide tout au long de la construction du projet de PNR, qui peut comprendre que Vannes et Vannes agglo formulent maintenant leurs réserves ?
Mais, il y a encore plus choquant dans la démarche du président de Vannes Agglo, c’est la convocation, dans l’urgence, d'une séance exceptionnelle du conseil de Vannes Agglo pour le 15 novembre afin de se prononcer sur le projet de charte.
Tout le monde peut comprendre que la logique et l’usage veulent que les communes se prononcent en premier puis qu’ensuite les communautés votent. En effet, si une communauté de communes vote contre le projet, ce n’est même plus la peine que les communes s’expriment car leur adhésion au PNR est déjà condamnée par le vote de la communauté auxquelles elles appartiennent. C’est pourquoi le ministère demande que les communautés votent après les communes (la Région Bretagne et le SIAGM demandent de même).
Tout le monde peut comprendre la logique de cette procédure, sauf le président de Vannes Agglo qui, une fois de plus, sur le projet de PNR veut imposer une autre façon de faire.
En une dizaine d’années, les mentalités ont évolué. Le développement durable qui n’était qu’un vague concept est devenu une demande des citoyens et un impératif pour les politiques responsables de l’avenir de nos territoires.
Les PNR sont reconnus comme des outils précieux d’aménagement du territoire qui ont pour mission la création de nouvelles activités, le développement économique et social, l’expérimentation et la recherche, la promotion touristique et bien sûr la gestion du patrimoine naturel et culturel. En d’autres termes, les PNR ne visent qu’à améliorer la qualité de vie sur un territoire.
Il faut garder à l’esprit qu’un PNR ne dispose pas de pouvoir réglementaire spécifique et que son action relève essentiellement de l'information, de l'animation et de la sensibilisation auprès du public. Constatons encore que les communes adhérentes d’un PNR ne cherchent pas à en sortir, alors que souvent des communes périphériques demandent leur adhésion lors du renouvellement de la charte d’un parc (tous les 12 ans).
Le comportement du président de Vannes Agglo est donc pour le moins surprenant voire peu respectueux du travail accompli depuis plus de dix ans par la majorité des élus du territoire et les porteurs du projet de PNR.
Plus grave, le président de Vannes Agglo semble ne pas comprendre la nécessité de se doter d’un outil pertinent, plus que jamais nécessaire, d’aménagement de notre territoire au combien sensible et riche.
Nous ne pouvons que déplorer que le président de la principale communauté concernée par ce projet, qui plus est, maire de la ville centre, ne perçoive pas l’adhésion massive des citoyens à ce projet.
N’y a-t-il pas une certaine forme d’irresponsabilité à engager, dans l’urgence, Vannes Agglo à délibérer, avant les communes et à proposer un vote dont il reconnaît lui-même ne rien savoir de son issue ?
Il n’est plus temps de jouer avec les dés l’avenir de ce projet. Soyons responsables et dotons notre territoire d’un outil pertinent que tant de régions rêvent d’obtenir.

Franck Poirier
Conseiller municipal de Vannes
Délégué régional de CAP21

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