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8 déc. 2013

Corinne Lepage: « je suis préoccupée du poids croissant des lobbies »



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Corinne Lepage: « je suis préoccupée du poids croissant des lobbies »

Corine_Lepage_GEORGES GOBET : AFP
Image: GEORGES GOBET / AFP
Avocate spécialisée en environnement et droit public et ancienne ministre de l'Environnement, Corinne Lepage est élue au Parlement Européen et siège à la commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire (ENVI). Pour nous, elle revient sur sa perception des liens entre démocratie et transition écologique.

Comment concilier temps politique et urgence écologique aujourd'hui ?

C'est une des grandes difficultés de l'exercice, le temps politique est un temps court:plus que celui de l'élection, c'est celui de l'immédiateté, c'est le temps de l'urgence quotidienne.
Il faut garder en permanence en tête ce que l'on veut faire pour au minima éviter ce que l'on ne veut pas faire. Faire au minima permet au moins de ne pas faire le contraire de ce que l'on voudrait faire.
Mais au final, bien souvent le vrai problème est celui de l'incohérence: on prend des décisions contraires qui s'annulent par manque de vision.

Croyez-vous en la possibilité de trouver des solutions démocratiques aux défis actuels ?

Ça dépend de ce que l'on entend par réponses démocratiques: s'il s'agit d'une réponse citoyenne décentralisée, alors oui. On rêve de ce qui se passe en Allemagne, avec la création de 300 000 emplois, l'engagement des coopérative, etc. Si la démocratie passe par de tels modes d'organisation, alors oui, je suis d'accord. Mais si on qualifie ainsi la façon dont les gouvernements peuvent choisir démocratiquement les directions dans lesquelles il faut aller, je suis dubitative. C'est possible, certains le font. Mais chez nous cela ne passe pas.
De manière générale au niveau européen je suis préoccupée du poids croissant des lobbies. Regardez la COP19 à Varsovie et l'appel lancé par 160 associations alors que les pollueurs organisaient en parallèle un sommet de l'énergie défendant le charbon !
A la commission ENVI où je siège, j'ai aussi compris récemment à quel point les énergies fossiles sont dix fois plus subventionnées que le renouvelable. La réalité de ce que fait l'Europe en termes de subvention focalise les choses sur les subventions renouvelables alors que l'argent va pour l'instant au fossile et au nucléaire. On assiste ainsi à une dépossession démocratique par les intérêts économique. Il faut une réappropriation du politique par le contre pouvoir de la société civile.

Comment faire évoluer notre système politique pour une meilleure efficacité décisionnelle ?

Je dirai qu'on a plus le choix que de le faire évoluer, ou de ne pas le faire évoluer. On est au bout de plusieurs systèmes, de modalités de prise de décisions, de choix des décideurs, de rapport entre décideurs et décidés, etc. Nous sommes dans un système de défiance généralisée, de blocage de la société, alors que les autres bougent.
Certes la dimension culturelle est forte et nous subissons encore encore un modèle de monarchie refoulée, un système pyramidal qui s'applique dans tous les domaines et au sein même des partis politiques. Ce mode d'organisation ne fonctionne que se la société y trouve son compte. Mais quand il n'est plus efficace, cela met en péril le pacte républicain. Le système devrait être décentralisé au maximum maintenant, pour redonner de la force au pouvoir de proximité et mettre en réseaux ces différents pouvoirs.
La décentralisation énergétique est un bon moyen pour commencer, elle fournirait du pouvoir et des moyens aux territoires pour redonner de la proximité, de l'avenir et reconstruire par du réseau.

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