CAP21 : la voie responsable de l'écologie politique

Ce site vous informe de l'actualité de CAP21 et de ses actions en Bretagne.
CAP21 est un mouvement écologiste présidé par Corinne Lepage, députée européenne, vice-présidente de la commission environnement.
Rejoignez-nous pour faire de l'écologie politique une force autonome, responsable et désirable.
Le bureau régional

28 nov. 2013

CRI d'ALARME de Corinne Lepage contre la prise de pouvoir des lobbies

OGM : l'influence croissante des groupes de pression en accusation à Bruxelles

Christian SPILLMANN

726 words

28 November 2013

17:52

Agence France Presse

AFPFR

French

Copyright Agence France-Presse, 2013 All reproduction and presentation rights reserved.

La tentative de faire disparaitre une étude critique et controversée sur un OGM commercialisé dans l'UE démontre l'influence croissante des groupes de pression sur le processus d'expertise et constitue "une menace pour la sécurité alimentaire", ont accusé jeudi à Bruxelles un groupe d'élus européens et de scientifiques.

"Je veux lancer aujourd'hui un cri d'alarme contre la prise de pouvoir des lobbies. C'est extrêmement préoccupant pour nos sociétés", a annoncé l'eurodéputée libérale française Corinne Lepage, ancien ministre de l'écologie, au cours d'une conférence de presse au Parlement européen.

Mme Lepage s'est alarmée de la décision de la revue scientifique Food and Chemical Toxicologie (FCT) de retirer de sa publication l'étude très controversée du professeur français Gilles-Eric Séralini démontrant la toxicité du maïs OGM NK603 développé par le groupe américain Monsanto.

La revue avait publié l'étude du chercheur français en novembre 2012 et, à l'époque, FCT avait farouchement défendu son choix de publication.

Mais, le 19 novembre, le rédacteur en chef de FCT, A. Wallace Hayes, a fait marche arrière. Tout en admettant n'avoir relevé aucune preuve de fraude dans l'étude, il a annoncé que l'article sera prochainement "retiré de la publication".

Présent à la conférence de presse en compagnie d'autres scientifiques et de représentants d'organisations civiles M. Séralini n'entend pas se laisser faire.

La décision du rédacteur en chef de FCT "vise à achever le processus de décrédibilisation" de l'étude, a accusé Mme Lepage.

Cela revient en effet à gommer l'existence de cette étude, qui ne pourra plus être prise en référence pour l'évaluation des risques lors de l'examen des demandes d'autorisation des OGM pour l'alimentation et surtout pour la culture dans l'UE.

La décision de la revue suit "l'arrivée dans le comité éditorial de Richard Goodman, un biologiste qui a travaillé plusieurs années chez Monsanto", a soutenu M. Séralini.

Le procédé a déjà eu des précédents. Une étude sur un autre OGM menée par une équipe de chercheurs brésiliens n'a tout simplement pas été publiée, a expliqué le chercheur français.

"L'étude de Séralini est une expérience pilote et elle a pour but d'être confirmée", a plaidé Paul Deheuvels, membre de l'académie des Sciences.

L'intervention des lobbies vise à éviter cela, soutient Corine Lepage. "Ils veulent fermer la porte à des études sur le long terme", a-t-elle dénoncé.

L'élue européenne a appelé les scientifiques à se mobiliser pour que cessent les pressions sur les revues. Elle a également réclamé le départ des personnes venues des lobbies engagées par la Commission européenne et par l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) chargée de l'évaluation des risques des OGM.

Corinne Lepage a cité nommément Anne Glover, "une ancienne de Monsanto" engagée comme conseillère scientifique par le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, accusée de "faire régulièrement des déclarations pro-OGM".

Le processus d'évaluation des risques mené par l'EFSA sur les OGM est depuis des années sous le feu des critiques au Parlement européen. Mais les Etats membres refusent d'intervenir.

L'Observatoire de l'Europe Industrielle (CEO), une ONG basée à Bruxelles a démontré dans une étude que 59% des membres des groupes de travail de l'EFSA sont en situation de conflit d'intérêt, car liés à l'industrie.

Le résultat est une "évaluation des risques très faible dans l'UE", a commenté Nina Holland du CEO.

La Commission européenne et l'EFSA récusent ces accusations.

Mais les institutions européennes éprouvent les plus grandes difficultés à réglementer les activités des lobbies.

Un registre a été institué, mais l'inscription se fait sur une base volontaire et des groupes comme Monsanto refusent de coopérer.

La conférence de presse organisée jeudi par Corinne Lepage intervient alors que les Etats membres de l'UE doivent se prononcer dans les prochaines semaines sur une nouvelle demande d'autorisation de cultiver un maïs OGM jugé sans risques par l'EFSA.

Un représentant de Monsanto a réagi en estimant que l'étude du professeur Séralini a été condamnée il y a un an pour son manque de crédibilité.

csg/aje/dro

Agence France-Presse

Document AFPFR00020131128e9bs00544

Jean Rapenne
Tél: 0672682002
J’aime ·  · 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire