L’élu(e)
qui fait son travail doit avoir la santé: une fois élu il ou elle doit
découvrir tout un monde, ses rythmes, ses usages et ses codes, rituels
et tabous, réseaux et combines. Il doit aussi continuer à se montrer à
travers inaugurations et manifestations publiques plus ou moins
médiatisées, « labourer le terrain » ou du moins l’occuper suffisamment
pour ne pas être oublié ni donner l’impression de ne ressusciter qu’au
moment des élections.
Son
travail -s’il le fait bien- consiste aussi à occuper intelligemment son
bureau, en dehors de la signature des parapheurs que son administration
peut lui transmettre.
Tout
en apprivoisant ses partenaires de travail (administration et élus) il
doit découvrir des dossiers, se former, rencontrer, écouter, consulter,
réfléchir, proposer puis affiner encore et après s’être défendu des
attaques légitimes de l’opposition, enfin impulser après de longs mois
une action politique.
Des écueils inattendus, autre que techniques (déjà réglés) surgissent parfois.
Alors
que « ça passe » enfin «sur le papier», l’imprévu peut surgir du côté
même où on ne l’attendait pas : des élus du même bord qui sont d’accord
avec la proposition font blocages pour se mettre en avant ou affirmer un
pouvoir.
C’est
clair: les places sont chères, les mandats pas si longs et une énergie
considérable et démesurément prenante doit être dépensée tous les jours
pour s’occuper de son image et maintenir sa place.
On
doit alors chercher à rester en vue souvent au dépend du contenu de
l’action (le « faire savoir l’emporte sur le « savoir faire »). Il faut
parfois imposer ses vues, réduire plus ou moins subtilement au silence
les résistances ou les personnalités gênantes (ou qui pourraient le
devenir, on est jamais trop prudent) alors que ce sont des alliés…
Fin du travail d’équipe, bienvenue dans le panier de crabes.
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L.D