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Dans ce contexte, un cargo d'un armement turc, battant pavillon maltais, a décidé jeudi matin de quitter le port de Lorient (Morbihan) pour rejoindre l'Angleterre.
Dès la sortie de la rade de Lorient, vu les conditions météo, le capitaine du cargo a demandé l'autorisation d'amarrer son navire sur un mouillage ancré entre le continent et l'Ile de Groix. Ne pouvant tenir son mouillage, le cargo est reparti pour un autre mouillage qu'il n'arrivera pas à atteindre. C'est le début d'une dérive de 10 miles (18 km), qui le mènera sur la plage de Kerminihy (Erdeven).
Cette plage est au centre du plus vaste ensemble dunaire de Bretagne, c'est un site remarquable protégé, à proximité immédiate de l'embouchure de la Ria d'Etel (comme on le voit sur la dernière photo).
En observant la carte, on comprend qu'en dérivant, le cargo ne pouvait finir sa course que sur une plage ou sur la côte sauvage de la presqu'île de Quiberon.
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| Image Le Télégramme |
Malgré l'installation de barrage flottant, toute la ria d'Etel a été touchée dès le premier jour par une pollution aux hydrocarbures. Certes, ce n'est pas l'Amoco ou l'Erika, mais cette pollution touche une zone extrêmement sensible où on trouve pas moins de 36 chantiers ostréicoles.
Quand on sait que l'ostréiculture fait déjà face à une maladie qui décime 60% à 90% des jeunes huitres, cette pollution est un nouveau coup dur à quelques jours des fêtes (la moitié des huitres sont vendues à cette période).
Pourquoi ne tire-t-on pas plus d'enseignements des catastrophes passées ? Après le naufrage de l'Erika, il était envisagé de légiférer pour permettre aux autorités portuaires d'interdire la sortie d'un bateau en cas de risque majeur. Hélàs, pour des raisons purement économique, l'Union Européenne, n'a pas retenu cette proposition.
On ne peut que condamner une décision qui jette dans la tempête un navire avec ses 19 membres d'équipage quand la prudence commandait à reporter le départ de Lorient de moins de 24 h (le temps que la tempête Joachim passe).
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| Image Philip Plisson |
Les autorités portuaires ne pouvait pas interdire au TK Bremen de sortir et le bateau était en règle (il avait fait l'objet d'un contrôle en juillet dernier en Bulgarie). Pour autant, cela ne l'exonère pas de ses responsabilités.
Il conviendra de dénoncer tous ceux qui ont contribué à la décision de prendre la mer, d'établir toutes les conséquences de cette catastrophe et d'appliquer fermement le principe de pollueur-payeur.
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